EXPOSITION ORÉE

Le Musée des Beaux-Arts de Vannes « LA COHUE » accueille les nouvelles créations de Guillaume Lepoix et Thomas Daveluy du 03 mars au 31 décembre 2022.

HISTOIRE DU PROJET

Rencontre avec le lieu

Le passage central de La Cohue n’est pas un lieu comme les autres. Il est à la fois témoin d’une histoire presque millénaire et un espace à l’architecture impressionnante, bien loin des galeries blanches aux murs lisses auquel l’art contemporain est souvent habitué. À ce titre, le musée des beaux-arts de Vannes représente un véritable défi aux créateurs car il impose à chaque œuvre de trouver sa place avec justesse et pertinence. Il faut ainsi être ni trop arrogant, ni trop effacé pour faire cohabiter œuvre et ouvrage, tant le lieu doit pouvoir continuer à s’exprimer. Son passé historique (qui remonte au Moyen Âge) relève d’une époque totalement différente d’aujourd’hui. Malgré les siècles qui nous en séparent désormais, on peut se prendre à imaginer ce à quoi devait ressembler La Cohue, lors des marchés matinaux ou des mouvements de foule pendant les procès à l’étage.

 

 

Premières intentions

Devant le pari que représente un tel lieu et en tant qu’artiste contemporain, il est difficile de ne pas se livrer à un travail introspectif sur sa propre pratique et le rapport que l’on entretient à notre présent. L’art numérique est un art contemporain dans sa définition même : il est sujet aux aléas de l’avancée technologique et sa pertinence dépend fortement de l’ancrage à son époque (certaines pièces âgées de seulement quelques années peuvent avoir très mal vieilli). Dès lors, il devient évident qu’une proposition dans un tel espace ne peut pas échapper au questionnement sur l’iconographie et la représentation contemporaine du monde. C’est à la fois pour cette raison mais aussi pour des considérations esthétiques que l’écran ou l’image en mouvement ne prend pas une place prépondérante dans l’exposition Orée. L’idée ici est de faire correspondre l’esthétique numérique à des formes de représentation plus traditionnelles. Tentures, fresques, reliquaires sont au cœur des moyens d’expression recherchés par les artistes.
Thomas Daveluy et Guillaume Lepoix s’inscrivent dans la lignée des artistes des nouveaux médias. Leur approche commune s’articule, entre autres, autour de l’expérimentation des outils numériques avec deux grands axes : comprendre et observer. La compréhension passe dans l’élaboration d’expérimentations graphiques et la mise en place de protocoles pour tester les nouveaux outils jusque dans leurs limites de fonctionnement. Ainsi la recherche de bugs ou de situations qui mettront en échec les algorithmes ou matériels, est un point de départ récurrent dans leur pratique. À l’instar de scientifiques, ils vont tenter de percer les qualités, mais aussi les défauts des images produites par les nouvelles technologies afin d’en révéler leurs sens et leurs secrets. L’observation réside ensuite dans l’analyse, souvent à postériori, de ce que les outils produisent. C’est dans l’inattendu, dans la surprise et souvent le résultat jusqu’au-boutiste des outils numériques (qui s’entêtent à produire quelque chose quel que soit le contexte) que le travail des artistes démarre réellement. Par un travail long et minutieux, Guillaume Lepoix et Thomas Daveluy vont répéter leurs expériences en multipliant les étapes, afin de transformer, déformer, manipuler le réel jusqu’à le transfigurer en un corpus d’images à la frontière entre le représentatif et l’indicible. Ce travail donne à voir à la fois le langage codé derrière les images numériques, ainsi qu’une ouverture vers un imaginaire dont chaque spectateur pourra se saisir et en faire sa propre interprétation.

 


 

 


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