Ruine Maquette

Date : 2015
Technique : Impressions sur béton, laiton

Bordeaux est une ville à deux « bords ». D’un côté le centre ville historique et de l’autre l’ancienne zone industrielle en pleine mutation. D’un côté d’anciens et nobles bâtiments, de l’autre des hangars en ruine : Les détruites et reconstruire du neuf ou les réhabiliter et en faire des lieux « alternatifs » ?

 

Les traversées quotidiennes de la Garonne m’ont permises de saisir un aspect de la ville de Bordeaux : l’ambivalence de sa propre urbanisation. Coincée entre un désir de conservation d’un centre historique et l’envie de fusion des deux rives pour former le « grand » Bordeaux.

 

 

J’ai décidé de prendre à revers la chronologie classique d’un projet architectural (temps du projet, du plan, modélisation, maquette et enfin réalisation) pour interroger cette idée de « restructuration », » réhabilitation ». Par extension cela m’a mené à interroger la notion de ruine comme création.
Le bâtiment choisi est non seulement déjà construit mais aussi en train de se déconstruire, de disparaitre et de changer de nature. C’est de l’apparence de cette battisse qu’ont découlées les formes du plan et de la maquette. Au-delà de l’aspect visuel du lieu c’est aussi sa nature de ruine qui a été injectée dans cet objet. Essayer de reproduire ce qui est en train de se détruire. Reproduire un stade de la disparition et par là « inverser la vapeur » et donner une nature de projet à ce qui est abandonné. Les obstacles de construction de la maquette sont apparus, la difficulté de rendre un aspect ancien à l’objet, m’ont permis de me confronter moi aussi aux contraintes architecturales.
Par la suite, cet objet a subis une translation. Il a été mis en confrontation avec une réalité architecturale du centre ville de Bordeaux. Ainsi cette ruine de hangar, venant de la rive droite, a pu, d’une certaine manière, traverser la Garonne.

 

 

À travers ce processus, le hangar a pu essayer de trouver sa place dans les rues du centre historique le temps du vernissage. C’est là qu’a eu lieu un nouvel abandon : celui de la maquette dans les rues de la villes. Le petit hangar a continué sa désagrégation à travers la curiosité des passants. La plus-part des badauds marchaient à côté sans même le voir, mais certains prenaient le temps de le regarder, de s’interroger sur sa présence, de la manipuler et même de la démanteler pour emporter avec eux des fragments. La vidéo ci-dessous est une vue depuis une caméra de surveillance placée au-dessus de la petite structure pour observer les interactions avec le public. La réplique est devenue relique.

 
 

 
 

Projet réalisé dans le cadre de l’édition 2015 de DAUPHINS RÉSIDENCE

 

 

 


retour au portfolio

Share Project :