Ma démarche est une antithèse de celle de Cézanne : parcourir les environs de la montagne Sainte Victoire sur GoogleEarth à la recherche des points de vue du peintre.
Ce dernier prenait la peinture comme alibi pour sortir de chez soi, pour se confronter au monde. Dans ces toiles ci, il ne reste presque rien, ni de cette intention, ni de son geste pictural, si ce n’est des points de vue approximatifs. Cependant, le pixel, la compression de l’image, les photos satellites floues et déformées, entrent en résonance avec le traitement de sa peinture.

Le principe : je fait imprimer à la demande un des points de vue des toiles de Cézanne. Mon seul geste devient celui de l’exploration d’un monde numérisé, une fois le point de vue trouvé il ne reste de l’acte de «saisir» le paysage que la pression sur la touche «Imp écr».

J’interroge ainsi la place du corps à l’aire du tout numérique et du rapport à l’art face à sa reproductibilité technique et sa dématérialisation.